Quand je demande aux personnes que j’accompagne ce qu’ils ont le plus besoin d’apprendre pour améliorer leur gestion du temps, « savoir dire non » est la réponse qui revient le plus souvent.
Pourquoi sommes nous aussi nombreux à avoir du mal à dire non dans notre environnement professionnel?
En fait, dire non est très lié à l’estime que nous avons de nous-même.
Nous avons tous besoin de signes de reconnaissance de la part des autres, et nous nous imaginons que si nous disons non, ces personnes vont moins nous estimer.
Avez-nous moins aimé nos parents ou nos professeurs quand ils refusaient de satisfaire à une demande de notre part ? Non, bien au contraire. Quand nous sommes enfant, ce cadre est nécessaire pour nous structurer et nous enseigner les limites à ne pas dépasser.
Cependant, la façon dont nous avons perçu ces refus dans notre enfance explique notre comportement d’adulte. Si enfant nous avons considéré ces refus comme injustes, il y a de fortes chances qu’aujourd’hui nous soyons incapables de dire non. Enfant nous nous sommes senti rejeté, nous allons donc tout mettre en œuvre pour ne pas ouvrir cette blessure. C’est pourquoi adulte, nous avons beaucoup de difficultés à dire non à notre tour de peur d’être rejeté à nouveau.
Pourtant enfant nous savions dire non. Cette étape structurante de notre enfance nous a permis de nous affirmer, de nous développer et de nous autonomiser.
En grandissant, dire « non » est devenu un challenge psychologique, représentant un refus d’aider l’autre, de le comprendre. Telle une source de conflit interne entre le respect de nos propres besoins et la culpabilité de ne pas aider les autres. Quand nous disons oui, nous sommes frustrés de ne pas s’occuper de ce qui est prioritaire pour nous et quand nous disons non, nous culpabilisons de ne pas pouvoir aider l’autre.
Savoir dire non, c’est apprendre à se dire oui à soi- même.
D’un point de vue personnel, toujours dire oui a un impact sur notre confiance. Nous sommes toujours disponibles et les autres voient ça comme un aveu de faiblesse dont ils veulent tirer profit.
D’un point de vue professionnel, ne pas savoir dire non a un réel impact sur notre productivité et la gestion de notre temps. Moins nous mettons de limite et plus les autres empiètent sur notre espace vital. Petit à petit, nous nous sentons dévalorisés. Cette tendance nous démotive et nous amène à la procrastination.
Savoir dire non, comment faire concrètement?
Pour diminuer ce sentiment de culpabilité, nous devons rester en contact permanent avec nos priorités et réaliser que d’être toujours là pour les autres nous ralentit dans l’atteinte de nos objectifs.
Nous disons « non » à une demande et pas à une personne. Il s’agit donc de trouver le ton juste pour faire passer notre message tout en nourrissant la relation que nous entretenons avec l’autre.
Alors pour dire non, comment faire ?
Le plus simple est de parler en terme de besoins.
Exprimer ses besoins ou comment avoir une main de fer dans un gant de velours.
En communication professionnelle, exprimer ses besoins est la façon la plus efficace pour rester bienveillant envers la personne qui nous sollicite tout en restant ferme sur le fait que nous ne sommes pas disponible.
Exprimer tout simplement: « J’ai besoin d’avancer sur ce dossier j’en ai encore pour une heure, je m’en occupe après »
ou « J’ai besoin de finir ça, et après je viens te voir ».
En entreprise de manière générale, nous pouvons exprimer nos besoins dans beaucoup de situations, comme par exemple:
- « J’ai besoin de silence »
- « J’ai besoin de ne pas être interrompu »
- « J’ai besoin de faire une pause »
- « J’ai besoin de partir à l’heure »
- « J’ai besoin d’aide »
Voici d’autres façons de dire « NON »:
- « plus tard » : « je ne suis pas disponible ce matin, j’ai un rapport à finir, je reviens vers toi dès que j’ai terminé »
- « orienter la personne » : « Je ne peux pas t’aider mais je pense que Paul peut. Je vais lui demander. »
- La gratitude : « je te remercie de me faire confiance mais je ne suis pas disponible en ce moment »
- « autre opportunité » : « je n’ai pas de temps aujourd’hui mais je serai ravi de t’aider une prochaine fois. »
- Le compromis : « Voici ce que je te propose : tu m’explique ce dont tu as besoin et je vois après si je peux t’aider. »
- L’incapacité : « je m’excuse mais je ne suis pas bien en ce moment, j’ai besoin de me recentrer et de me concentrer sur mon travail »
La clé c’est de ne jamais laisser l’autre sans solution.
Bien sûr, dire « non » aux autres c’est aussi accepter qu’ils nous disent « non » de temps en temps !
Essayez, entrainez-vous d’abord sur des demandes peu importantes, avec vos proches. Quand vous êtes prêt, appliquez ces méthodes sur votre lieu de travail avec vos collaborateurs.
Vous verrez, vous améliorerez grandement la qualité de vos relations, votre confiance et votre productivité s’amélioreront.
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